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Les légendes

La Dame de Canilhac

Elle s’appelait Ermengarde de Montaigut. Très grande et presque laide, elle était intelligente et généreuse. Son mari, Geoffroy de Montaigut l’avait épousée pour sa grande fortune, qu’il aurait vite dilapidée, si sa femme ne l’en avait empêché.

Un jour il disparut et ne revint que des années plus tard, hâve et amaigri… Pour avoir la fortune d’Ermengarde, une nuit il l’empoissonna et, avec deux complices, alla déposer le corps dans un souterrain du château sous une dalle qu’ils remirent hâtivement en place.

Germain, le serviteur fidèle, menant les deux fidèles chiens de la Dame, il ne la trouve pas au matin dans sa chambre. Mais les deux chiens le mènent au caveau souterrain. On retire la dame, on la reporte sur son lit… A nouveau elle respire..

Le triste sire de Montaigut revient, encore plus menaçant. Mais les deux chiens se jettent sur lui et le massacrent. On le jettera en pâture aux vautours et aux corbeaux.

Ermengarde fait sculpter  les deux chiens dans la chapelle qu’elle construira et échange  le nom de Montaigut contre celui de Canilhac.

D’après des contes lozériens de Jules Barbot 1922

Le Druide Galline desservait St-Frézal

Ce dernier habitait dans un ermitage sous le Roc Traucat, à l’entrée des Gorges de l’Urugne. C’est lui qui décréta que la belle source de St-Frézal était un don de Gargantua, le bon géant. On lui construisit près de la source petit temple, un fanum. On apportait en don au druide des « gals » et des « Gallines »  (coqs et poules), d’où le nom de Galline  qu’on finit par donner au prête celte. Vers 820, arrive l’évêque  Frézal … Il doit détruire la fausse religion des Celtes… se défaire de ce vieux  druide Galline.

Mais il y avait le Drac, animal fabuleux, qui crachait des flammes. Il hantait tous ces lieux qu’on appelle Mal-Pas, Male-Ville, Male-Peyre surtout, où il se tenait comme sur un piédestal.

Évêque rustique et paisible, Frézal vainquit le Drac en l’aspergeant d’eau bénite et il le pétrifia. Il en fit un dragon de pierre sur sa « Malepeyre ». (Certains disent qu’il s’agit d’un sabot!)

Le pays retrouva la douceur de vivre. Galline  mourut  et fut enterré au dolmen de la Galline. Gargantua lui aussi mourut et fut enseveli sur un promontoire dominant La Canourgue: « La tombe du Géant ».

La mystérieuse pierre, dans l’église de la La Capelle, où l’on voit un personnage debout, dans une tunique plissée, couronné d’un bandeau, représente bien sûr St-Frézal, « tenant de la main gauche une torche allumée et apeurant le dragon… »

D’après R. Lagrave, dans « La Lozère racontée »